Le frisson des pastilles

mise en scène : Julien Mellano
interprétation : Tomoko Uemura et Julien Mellano
dispositif audiovisuel / conception et pilotage : Matthieu Dehoux
écriture collective : Julien Mellano, Tomoko Uemura, Matthieu Dehoux
accompagnement artistique : Alain Michard

[FR]
À l’automne 2013, Julien Mellano est parti à la rencontre du Japon pour confronter l’idée qu’il s’en faisait et la réalité. À son retour, chargé d’impressions ambivalentes, il poursuit ses échanges avec l’artiste Tomoko Uemura et entame avec elle une écriture kaléidoscopique basée sur leurs sensibilités artistiques, leurs différences culturelles et leur complicité.

[EN]
In autumn 2013, Julien Mellano headed off to encounter Japan and compare his idea of it with reality. Upon his return, full of ambivalent impressions, he continued his exchanges with the artist Tomoko Uemura, and with her embarked upon this kaleidoscopic creation, based on their artistic tendencies, cultural differences and complicity.

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[FR]
Julien Mellano transpose sur scène les sensations qu’il a éprouvé durant son séjour au Japon en construisant des tableaux qui suggèrent son attirance instinctive et curieuse pour ce pays et sa culture. Il évoque le sentiment de perte de repère, le désir de comprendre les autochtones, l’impression de ne jamais pouvoir comprendre, et finalement le plaisir de ne rien saisir et de contempler simplement ce qui est perceptible…Tomoko Uemura, du point de vu occidental, incarne en quelque sorte le Japon et porte sur scène cette image indélébile, bigarrée et charmante. Dans la tourmente d’une mise en scène surprenante et déterminée, elle défend la place et le rôle de la musique au côté des images et des mots.
Lui, s’engouffre dans les légendes et se livre à un jeu de masques revisités. Il exhume les mots des profondeurs, se laisse envouter par les phénomènes qui le fascinent (le séisme, le typhon…) jusqu’à les incarner. Elle, s’efforce de rester debout et laisse passer les perturbations, comme une métaphore de l’art qui résiste au temps et aux tempêtes.

[EN]
Le titre (Le Frisson des Pastilles) est un clin d’oeil à l’esprit et à l’humour mélancolique des compositions de Claude Debussy ou d’Erik Satie. Il sonne comme une ligne tombée d’un haïku et se nourrit autant des pratiques discrètes, dites interstitielles de la poésie française : Mallarmé, Henri Michaux, Georges Perec… Ces pratiques qui jouent avec les glissements de terrains entre écrit/sonore, texte/image, sens/forme, etc.

Julien Mellano translates on stage the feelings he experienced during his stay in Japan by constructing scenes which conjure up his instinctive curiosity and attraction to this country and its culture. He evokes the loss of landmarks, the desire to understand the indigenous people, the impression of the incomprehensible, and finally the pleasure of not understanding and simply contemplating what is perceptible… 
Tomoko Uemura, from a Western point of view, somehow embodies Japan and wears onstage that indelible, assorted and charming image. Through the tempest of a surprising and determind staging, she defends the place and role of music next to images and words. He rushes into the legends and engages in a re-exploration of mask-play. He unearths words from the depths, and lets himself be captivated by the phenomenons that fascinate him (earthquakes, hurricanes…) to the point of incarnating them. She strives to stay until the end and let the disruption pass, like a metaphor for art that resists time and storms.

The title (The Shiver Of Particules) is a nod to the spirit and melancholy humour of the compositions of Claude Debussy and Erik Satie. It sounds like a fallen line from a haiku, influenced as well by French poetry that draws inspiration from the delicate and the discrete: Mallarmé, Henri Michaux, Georges Perec…These works shift between the written and the audio, text and image, direction and shape, and so on.


ORALITÉ ET ÉCRITURE [FR]
Le Frisson des Pastilles réunit l’oral et l’écrit dans le même espace et le même temps. Un écran à pastilles, constituant l’élément principal de la scénographie, permet de relier concrètement les paroles dites et les textes écrits. Les interprètes s’expriment dans leurs langues d’origines respectives (le français et le japonais), un travail particulier sur le sous-titrage c’est donc mis en place dés l’écriture du projet et permet de jouer sur des modalités d’affichages dynamiques et variées. Cet écran, constitué de 23040 pastilles rotatives (ancêtres du pixel), programmé et piloté par Matthieu Dehoux, permet d’afficher toute sorte d’images, ce qui donne une réelle composition graphique s’inspirant des caractères de l’alphabet latin, des kanji et kanas japonais, des cartes géographiques, des jeux vidéo, de la bande-dessinée, du karaoké… Le mouvement des pastilles excitées par électro-aimants produit également un frissonnement sonore faisant partie intégrante de la composition musicale.

SPEAKING AND WRITING [EN]
Le Frisson de Pastilles brings together the spoken and the written in the same space at the same time. A screen of flip-dots making up the principal element of the scenery allows the concrete union of spoken words and written texts. Given that the two performers express themselves in their respective native languages, the creation of sub-titling was particularly important, to allow the eloquence of French and Japanese to be translated at leisure, and to play with the dynamic and varied display system. This screen, made up of 23040 rotating flip-dots (the ancestors of pixels), programmed and controlled by Mathieu Dehoux, allows all manner of images to be displayed, which gives a tangible graphic composition, exhaling the characters of the Latin alphabet, the Japanese kanji and kanas, geographical maps, GPS graphics, video games, comics, karaoke… Equally importantly the movement of the flip-dots, excited by electro-magnets, produces a shivering sound which is an integral part of the musical composition.


PROJET JAPON
ORIGINE ET PERSPECTIVE
Depuis plusieurs années, les créations dans lesquelles Julien Mellano est impliqué l’ont amené à de nombreux déplacements à l’étranger. Enrichi de ces expériences et vivement intéressé par les rencontres et les échanges culturels qui en découlent, il a construit un programme de recherche artistique et de création en lien avec le Japon.
En 2013, il a bénéficié d’un soutien de l’Institut Français au titre de sa convention avec le Conseil Régional de Bretagne pour réaliser un séjour de recherche et de prospection au Japon.
Suite à ce séjour il entame Le Frisson des Pastilles, qui constitue le premier volet d’un projet d’échange artistique avec des partenaires japonais.


T O M O K O   U E M U R A
Née à Fukuoka au sud du Japon, Tomoko Uemura commence son parcours musical par l’apprentissage du piano à l’âge de 4 ans, puis de la flûte traversière à l’âge de 13 ans.
Depuis son arrivée en France en 2003, elle a prolongé ses études musicales auprès de différents professeurs au Conservatoire de Rennes, de Boulogne-Billancourt et de Clamart. Elle s’est perfectionnée dans la maîtrise de différentes flûtes (traversière, piccolo, traverso) afin de développer l’interprétation d’un large répertoire, avec un intérêt particulier pour les compositeurs de la fin du XIXème au début du XXème, tels que Claude Debussy, Mel Bonis, Maurice Ravel, Philippe Gaubert, André Jolivet, etc. Aujourd’hui, elle se produit en tant que soliste en musique de chambre ou en orchestre (Orchestre Symphonique de Bretagne, Opéra de Rennes, Orchestre Les Siècles, Orchestre La Symphonie des Lumières, Orchestre Baroque de Francfort) et rejoint des formations de styles variés  : musique de Burkina Faso avec Gom (Mamadou Koita), le Trio Yvan Knorst, le Bagad de Vannes Mélinart Orchestra, ainsi que des collaborations avec des jeunes compositeurs tels que Damien Bonnec ou Kevin Haas.


M A T T H I E U   D E H O U X
Passionné de démontages électroniques et d’expérimentations sonores, il développe son projet musical personnel Moujik à la toute fin des années 90. Au début des années 2000 il commence à collaborer avec divers metteurs en scène et compagnies (Jean-Yves Ruff, Mathias Langhof, Atelier 415, Cédric Gourmelon – Réseau Lilas, Michael Cros, Julien Mellano – Collectif AÏE AÏE AÏE, Renaud Herbin et Julika Meyer – Là Où Théâtre). Ses propositions associent la création de matériaux sonores et leur spatialisation appliquée. Il conçoit ou adapte des outils et des machines qui lui permettent d’accompagner les projets auxquels il participe. Depuis plusieurs années, il se concentre sur le développement de logiciels permettant de piloter des machines industrielles, de l’électronique embarquée, des systèmes lumineux, de la vidéo 3D, des afficheurs flip-dot, des machines à laver…


A L A I N   M I C H A R D
( A C C O M P A G N E M E N T   A R T I S T I Q U E ) 
Alain Michard est chorégraphe et artiste visuel. Les projets qu’il développe peuvent prendre la forme de pièces, d’expositions, de films, de projets hybrides (de la performance-conférence à l’installation) pour la scène, l’espace d’exposition ou l’espace public. S’il crée des pièces chorégraphiques, des pièces sonores et des promenades « sensorielles », il réalise également des films, à la frontière entre le documentaire et la fiction.
Alain Michard a été Lauréat de la Villa Kujoyama 2001 (Japon) et de la Villa Medicis Hors les murs 2010 (Istanbul).
Dans son Gargantua Julien Mellano accordait une place importante au corps pour dessiner les silhouettes des protagonistes de l’histoire. Pour Le Frisson des Pastilles, il fait appel à Alain Michard, afin qu’il porte un regard particulier sur le jeu des corps en scène et échanger autour de leurs expériences au Japon.

production : Collectif AÏE AÏE AÏE / 2014
coproductions : Théâtre National de Bretagne, Centre Dramatique National / Rennes ; Théâtre Paul Éluard, Scène conventionnée / Choisy-le-Roi ; Théâtre Le Passage / Fécamp ; Le Grand T / Nantes ; L’Aire Libre C.P.P.C. / Saint-Jacques-de-la-lande.
Avec le soutien du Ministère de la Culture – DRAC de Bretagne, du Conseil Régional de Bretagne, du Conseil Général d’Ille-et-Vilaine et de la Ville de Rennes.
remerciements : L’Institut Français et Le Volume / Vern-sur-Seiche.

DATES PASSÉES / PAST DATES